3000 personnes se sont rassemblées au matin du 24 novembre devant l’Hôtel de région des Pays de la Loire, suite à l’annonce de la présidente, Christelle Morançais, d’une baisse de 100 millions (M) d’euros du budget de la région : 73% de moins pour la culture, 74% pour le sport (fini les JO !), 90% pour l’égalité femme/homme et 100% pour la vie associative. Élue zélée, elle quadruple presque le montant de 27 M d’euros d’économies demandé par l’État à la région.

Proche du ministre d’extrême droite Bruno Retailleau et du voleur de fonds publics François Fillon, cette multi-millionnaire entend bien briser, selon ses mots, "le monopole d’associations très politisées", un "système (...) à ce point dépendant d’argent public", "en crise permanente". Pour elle, "notre modèle culturel doit d’urgence se réinventer" même s’il faut pour cela supprimer des milliers d’emplois de fonctionnaires et d’acteur.ices du monde culturel et associatif.

Ce séisme budgétaire était précédé de secousses : en février et en juillet ce sont les associations culturelles bretonnes et France 3 qui perdaient leurs subventions. La situation est en outre à mettre en parallèle avec des choix politiques. Comme Médiapart l’a révélé, la région préfère distribuer chaque année depuis 8 ans, plus de 30 M d’euros de subventions facultatives aux lycées catholiques privés de la région. De même, 4 M d’euros ont été donnés pour les nouveaux locaux de l’Institut catholique d’études supérieures à la Roche-sur-Yon, déjà largement arrosés par l’argent public du département (2,3 M d’euros par an) et connu pour être le lieu de formation de l’extrême droite la plus violente des Pays de la Loire.

Il est clair qu’il ne s’agit pas seulement d’économies, mais d’une réelle redéfinition des politiques publiques menée dans le but de détruire le modèle culturel et associatif actuel, jugé trop de gauche, pour le remplacer par un modèle libéral et réactionnaire. C’est donc véritablement une nouvelle offensive que la droite et l’extrême droite conduisent dans la bataille culturelle en menaçant localement les compagnies de spectacles, les éditions et librairies indépendantes, les festivals artistiques, les musées publics et les associations de défense des droits des femmes, au profit du financement de la reproduction sociale d’une droite à tendance intégriste dans des établissements sectaires.

Face à la réaction, continuons à défendre les droits des travailleuse.eurs de la culture et l’accès à une culture émancipatrice pour tous.tes.


Cet article est la réadaptation d’un communiqué du syndicat CCS 44, retrouvable ici.