Tirs de flashball lors des manifestations anti-LRU en 2007 : le
brigadier qui a blessé et mutilé à vie un lycéen relaxé !
Mardi 3 avril 2012, à Nantes, le tribunal correctionnel a prononcé la
relaxe du policier mis en cause dans le tir de flashball ayant mutilé un
lycéen en novembre 2007, lors d’une manifestation contre la loi LRU. Le
policier était jugé pour avoir tiré avec un « lanceur de balles de
défense » (LBD), un « super flash-ball » alors en expérimentation, sur un
adolescent de 17 ans qui a perdu l’usage de son oeil droit. Rappelons
qu’en mars 2010, la Commission nationale de déontologie de la sécurité
avait estimé que cette arme présentait « un degré de dangerosité
totalement disproportionné ».
La justice reconnaît que le brigadier Mathieu Léglise est bien à
l’origine du tir. Mais, à la demande du parquet, le tribunal considère
que la responsabilité pénale du policier ne peut être engagée. Ce
dernier a exécuté un ordre qui n’était pas « manifestement illégal ». Il
n’est donc pas pénalement responsable (article 122-4 du code pénal).
Cette relaxe confirme que nos libertés - en l’occurrence de manifester-
s’arrêtent là où la police exécute des ordres manifestement criminels
même s’ils ne sont pas « manifestement illégaux ». Elle ignore toutes
les irrégularités relevées tout au long des 4 années de procédure comme
les mensonges du policier qui s’est maintes fois contredit pendant
l’instruction et les dissimulations de preuve dont le juge lui-même
s’est étonné durant l’audience.
La légalité dictée par les tribunaux et la répression policière n’ont
jamais cessé de vouloir anéantir notre légitimité à combattre pour la
justice sociale. Loin de nous intimider, cette décision renforce notre
détermination et notre révolte.
Fédération des Travailleurs-euses de l’Éducation